Antenne Centre a organisé un débat télévisé sur le Jardin Albecq, l’urbanisation et la participation citoyenne à Braine-le-Comte entre deux membres du Collectif Jardin Albecq d’une part, et Messieurs Olivier Fievez (Echevin, PS) et Maxime Daye (Bourgmestre, MR) d’autre part.
[Pour voir l’émission : https://www.antennecentre.tv/article/le-debat-du-29-juin-2022]
Lors de ce débat, très animé, tant le Bourgmestre que l’Echevin ont insisté lourdement, la main sur le cœur et des trémolos dans la voix, sur leur honneur bafoué par les « diffamations » des « pamphlets » du Collectif.
Le Bourgmestre a été jusqu’à comparer, à mots couverts, la Gazette citoyenne du Collectif, « La Goutte (de trop) », avec les « feuilles nauséabondes » de l’extrême-droite (!). Il a en outre affirmé que la « diffamation » du Collectifnuisait à la démocratie et qu’il y avait matière à un dépôt de plainte.
De quoi s’agit-il réellement ?
Sur les 20 pages que compte « La Goutte » n°2, les deux élus n’ont trouvé pour appuyer leurs déclarations pour le moins dramatiques qu’un tout petit bout de phrase dans son édito. Dans un passage, on s’y interroge sur le sens de la participation citoyenne promue par la Ville, en se demandant si elle sert à donner « une réelle place aux souhaits des citoyens » ou si elle est « prévue pour satisfaire les petits arrangements entre élus et promoteurs immobiliers ? ».
[Voir en page 3 : https://albecq.be/la-goutte-n2-en-pdf-participation-citoyenne/]
Voilà donc la fameuse « diffamation » qui a tant choqué les deux élus… Chacun jugera, mais il nous semble important de souligner ce qui suit :
Notons d’abord que, dans cette citation, aucune personne n’est nommément citée, ce qui rend déjà problématique le dépôt d’une plainte pour diffamation.
Notons ensuite que la phrase incriminée est une question et non une affirmation.
Et notons enfin qu’on ne parle pas ici de corruption, de pots-de-vin ou de quoi que ce soit dans ce goût-là. Cette phrase fait référence au choix d’une vente aux enchères de la parcelle du CPAS qui avantage bien entendu un promoteur immobilier tel que Sotraba face à un Collectif de simples citoyens.
Aucun tribunal ne prendrait au sérieux un dépôt de plainte sur une telle base pour le moins branlante, voire inexistante. Et c’est précisément la raison pour laquelle les deux élus ne le font pas, et non pas par bonté d’âme comme le Bourgmestre a eu le toupet de l’affirmer au cours du débat.
Car de deux choses l’une : soit il y a clairement diffamation au sens juridique du terme, et le devoir des élus est de ne pas ignorer un délit et donc de porter plainte ; soit il n’y a pas matière à le faire et ils n’ont alors aucun motif à se proclamer victimes d’une diffamation imaginaire car, dans ce cas, ce sont eux qui portent un message « diffamatoire » à l’encontre du Collectif.
Bien sûr, les deux élus ont le droit de ne pas être d’accord avec les propos du Collectif et de le dire avec franchise. Mais en dénaturant et en exagérant ces propos, et surtout en évoquant la possibilité de faire intervenir la Justice pour les contrer, on est alors ici dans un tout autre registre qu’un débat démocratique passionné, et cela est particulièrement irresponsable de la part d’élus.
En réalité, toute cette comédie autour de la « diffamation » dont ils seraient supposément les victimes n’est qu’un prétexte pour appliquer une recette politicienne éculée : criminaliser un adversaire en le présentant à l’opinion publique comme « extrémiste », « agressif », bref comme illégitime.
Nous appelons donc M. Maxime Daye et M. Olivier Fievez à avoir le courage d’aller jusqu’au bout de leurs « arguments » et à déposer plainte pour diffamation contre notre Collectif.
Dans le cas contraire, nous exigeons alors qu’ils cessent de criminaliser des citoyens critiques en les présentant comme de nuisibles diffamateurs.
Ce genre de méthodes ne les grandit pas et ne contribue certainement pas à redorer l’image de la politique et des hommes politiques.
Le Collectif Jardin Albecq